Conclusion avec Stéphane BOURDON – Chef de projet UNIACCES et Yvette MOLINA – Directrice du centre de recherche ASKORIA
Les Assises régionales de l’accessibilité en Bretagne sont les prémices d’une grande aventure. Ce sont les premières assises. Il y en aura une deuxième, et une troisième, ainsi de suite. On doit créer aujourd’hui un mouvement. Ce mouvement est bien lancé.
Je voudrais déjà dire merci et bravo à l’ensemble des intervenants.
Tous nos intervenants, conférenciers et participants aux tables rondes qui, chacun à leur place, ont permis d’améliorer notre connaissance et notre compréhension des différents sujets qui ont pu être traités aujourd’hui.
Merci aussi à Arnaud BENCHETRIT pour l’animation de cette journée faite avec une grande efficacité.
Merci aussi à vous tous, qui, par votre présence avez manifesté l’ambition que nous partageons aujourd’hui de faire ces assises : une tribune pour tous les acteurs.
On doit être tous ensemble, tous les acteurs de notre société que l’on souhaite inclusive.
Beaucoup de thématiques ont été abordées.
Le passage de l’accessibilité à la norme, la démarche constructive continue, la co-construction, passer du pouvoir d’accueillir à vouloir accueillir, faire preuve de bon sens et être pragmatique.
Développer la culture de l’accessibilité.
C’est avec des idées nouvelles, portées par la jeunesse que l’on va rendre ce monde beaucoup plus accessible pour tout un chacun : Savoir se reconnaître, partager, se soutenir les uns les autres, que l’on vive ou pas des situations de handicap.
Comment penser ensemble ? Comment penser en amont de tout projet ?
Comment on peut penser l’accessibilité avant de construire un bâtiment, avant de mettre la première pierre ? Comment on va travailler avec les architectes sur plan, ensemble, en coopération avec l’ensemble des personnes qui au quotidien vivent des situations de handicap ?
L’enjeu est de sortir d’un parcours particulier vers un parcours possible pour tous.
Nos efforts doivent aussi se porter sur la communication. Savoir communiquer, savoir ce que fait le voisin, ce que pourrait faire un partenaire de manière à pouvoir partager. C’était une des ambitions de ces assises : partager, se connaitre et avoir le projet de faire ensemble.
L’aide humaine est importante mais elle exige la parfaite communication entre les différents acteurs.
L’accessibilité dans tous les domaines de la vie en partant du principe d’autodétermination, la participation active comme Daniel Boisvert l’a très bien évoqué tout à l’heure.
Autre élément important : la notion d’homogénéité. Une personne doit avoir un même niveau d’accessibilité sur l’ensemble du territoire, en France et à l’étranger : belle ambition…
Ces assises répondent à une volonté très forte de l’inclusion des personnes en situation ou vivant des situations de handicap dans leur quotidien, dans leur projet de vie et dans tous les domaines de la vie. Cette ambition est raisonnable parce que tout le monde un jour ou l’autre peut être concerné par le handicap ponctuellement ou durablement. Ce que l’on fait pour les personnes en situation de handicap, on le fait pour tout le monde.
Comment apprend-on la différence dès le plus jeune âge ?
Le respect de tous les projets de vie, privilégier les capacités plutôt que les inaptitudes, les process inclusifs, l’accessibilité universelle, l’accessibilité des sites Web, voilà autant de sujets que nous devons saisir et pour lesquels nous devons demain apporter des solutions concrètes.
Toutes les associations et toutes les coopérations contribuent à améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap et la sensibilisation des Bretons aux questions du handicap et de l’accessibilité n’est pas une légende.
Ainsi, les Assises Régionales de l’Accessibilité en Bretagne permettront tous les deux ans de présenter les actions menées, une action-recherche, et marqueront les évolutions de l’accessibilité universelle sur le territoire.
Les Assises Régionales de l’Accessibilité en Bretagne, se voudront être pragmatiques. Aujourd’hui, nous avons donné le top départ pour aller ensemble plus loin. Nous ne voulons pas que ces assises restent un moment isolé et une belle et intéressante journée sans lendemain. Au contraire, nous voulons que ce soit un point de départ d’un engagement collectif en faveur de l’accessibilité, de l’inclusion des citoyens, et que nous concluions ensemble un pacte local pour l’accessibilité universelle de la société inclusive :
Être ensemble avec le sanitaire, le social, le médico-social, le monde de l’entreprise.
Sachez que le comité scientifique des Assises Régionales de l’Accessibilité en Bretagne qui a participé activement à l’élaboration de ces assises va évoluer pour devenir le comité de pilotage de l’action-recherche en accessibilité.
Le projet de recherche en est à ses balbutiements dans la suite de ces premières assises de l’accessibilité. Passer par un comité de pilotage de la recherche, nous semble être une formule ou un format pertinent, puisque l’idée trouve son ancrage dans ce que l’on pourrait appeler « faire science avec et pour la société ». Ce ne sont pas que des mots.
Ce sont des orientations que l’on retrouve dans la dernière loi de programmation pour la recherche qui développe et qui essaye de stimuler ce type de démarche, de recherche. Ce que l’on peut dire, c’est que dès lors que le centre de recherche d’ASKORIA a été sollicité dans cette aventure, nous avons répondu présents, bien évidemment.
Le centre de recherche d’ASKORIA connaît une longue expérience de la recherche participative, de la recherche collaborative, c’est-à-dire coconstruire les projets de recherche et conduire les projets de recherche avec les acteurs de la société, très largement, et au plus près des préoccupations, des questions sociales qui les animent.
La question sociale majeure, concerne la question principalement de l’accessibilité, mais avec tous les sujets connexes et très complexes qui entourent cette question.
L’ambition de ce comité de pilotage pour mener la recherche autour de la question de l’accessibilité, les questions que cela évoque, c’est à la fois d’avancer dans la production de connaissances sur des sujets de société, mais c’est aussi que cette production de connaissances puisse venir éclairer l’action publique pour qu’elle puisse adapter ses réponses au plus près des personnes directement concernées.
Ce qui nous semble important, c’est l’existence d’un comité scientifique qui a préparé les assises, qui sera cette fois un comité scientifique et étique de la recherche.
Donc des instances qui pourront permettre de mener à bien ce projet en respectant à la fois les contingences techniques, financières, économiques et aussi les contingences étiques et scientifiques de la recherche. Les premières assises ont eu lieu aujourd’hui. Les secondes dans deux ans.
Est-ce qu’on va être ambitieux en se disant que dans deux ans nous pourrions présenter les premiers résultats de la recherche ?
L’idée est la suivante, c’est que le centre de recherche puisse faire équipe, travailler avec des équipes de recherches d’autres laboratoires, des laboratoires du CNRS, ou universitaires, sur le plan national en France, mais aussi à l’international, mais aussi avec les personnes directement concernées et les représentants de ces personnes.
C’est vraiment faire recherche ensemble de la construction à la conduite de la recherche, d’un bout à l’autre, sans qu’un acteur ait plus d’importance par rapport à un autre. C’est vraiment le défi que l’on se lance dans cette perspective. On se donne rendez-vous dans deux ans pour voir où on en est de cette aventure.