Aller au contenu principal

Comment rendre accessible les situations d’inaccessibilité ? Marie FURIC

uniacces-ara-14

Marie FURIC – Chargée de l’accessibilité physique et culturelle de l’Association Valentin Haüy

Le bilan est mitigé. Il faut dire que depuis les Ad’Ap ou les schémas d’accessibilité programmée, il y a une vraie prise de conscience. On a ressenti un mieux. Il y a eu un bout de chemin de parcouru, mais il reste énormément à parcourir. L’accessibilité du cadre bâti, de la voirie, des espaces publics et des transports est loin d’être achevée. La qualité d’usage doit être au centre de toute réflexion. Il y a beaucoup de disparités parmi les régions. Par exemple, le manque d’homogénéité dans les systèmes de feux piétons.

Beaucoup de gros opérateurs d’entreprises n’ont pas conscience de l’accessibilité ou croient en avoir conscience, mais ils ne maîtrisent pas les points principaux. L’autonomie est rare dans les cabinets médicaux. C’est vraiment quelque chose sur lequel on doit travailler pour qu’une personne en situation de handicap puisse aller en autonomie se faire soigner. C’est vraiment crucial.

On se rend compte qu’il faut faire sans cesse évoluer la réglementation et les normes pour qu’elles s’adaptent mieux aux besoins de tous : entretenir le matériel, sensibiliser les opérateurs au handicap.

L’Association Valentin Haüy agit énormément pour permettre aux personnes déficientes visuelles d’avoir accès à l’art.
On se rend compte que l’offre adaptée pour les personnes déficientes visuelles est peu importante face à la quantité des sculptures, des œuvres et des tableaux exposés dans les musés. Cela restreint fortement l’accès à la vie culturelle pour les personnes déficientes visuelles. Depuis quelques années, l’Association Valentin Haüy réalise des bas-reliefs en 3D. Les nouvelles technologies ont beaucoup d’avantages. On utilise également le fraisage numérique, c’est comme chez le dentiste. On perce dans la matière. On rend les tableaux accessibles à tous, comme « L’homme de Vitruve ». Grâce à cela, une personne déficiente visuelle peut toucher et appréhender mentalement l’œuvre.
En France, on a 1,6 million de personnes atteintes de malvoyance et 100 000 personnes atteintes de cécité. Cela permet vraiment d’ouvrir la porte des musées à des personnes qui, jusque-là, ne pouvaient pas en profiter.

Il faudra attendre de longues années pour qu’on puisse exposer nos bas-reliefs au sein du Louvre, mais on a bon espoir.

Partager cet article